Réflexions sur la disparition de Grain de Soleil

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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Réflexions sur la disparition de Grain de Soleil
sujet n°106710
Comme certainement beaucoup d'entre nous j'ai suivi avec consternation l'échec des recherches pour retrouver Grain de Soleil.
L'échec du repérage d'une balise SARSAT embarquée sur un voilier ou un radeau de survie étant relativement rare, ce cas doit nous interpeller. En effet chaque année près d'un millier de vies humaines sont épargnées grace à la fiabilité du système SARSAT.
La balise a été activée le 24/4 et la dernière émission  a eu lieu le 27/4 à 12h13 TU. Apparement le skipper, marin expérimenté, a cherché à économiser la durée d'émission et sa balise en effet a tenu trois jours (de l'ordre de 70 h à vérifier car je n'ai pas retrouvé l'heure exacte du premier signal de détresse) si l'on suppose que l'émission s'est arrêtée par épuisement de la batterie et non pas pour une autre cause.
Les moyens de recherche étaient en limite de portée, loin des Açores. Ils ont en outre (Falcon 50 et ATL2) accumulé des pannes qui ont retardé le survol. Enfin les recherches portugaises ont été interrompues pratiquement dès que la balise n'a plus émis.

On est en droit de supposer que si le skipper avait été en mesure d'émettre non pas trois jours mais 5 jours et a fortiori 8 jours l'équipage en détresse aurait été très probablement repéré (par le navire Monge notamment qui est venu sur zone les 28 et 29/4 et qui disposait de toute l'autonomie nécessaire). Il est difficile en effet de mobiliser de très gros moyens pendant longtemps si on n'a plus d'indication sur la position des naufragés et que l'on fait des recherches "à l'aveuglette".

Si on s'est équipé d'une balise avec GPS intégré le systéme SARSAT permet maintenant d'être localisé en quelques minutes avec précision. Si donc on se limite à faire une émission de 10 mn toutes les heures on multiplie par 6 l'autonomie de la batterie et on passe de 2 jours à 12 jours. On peut en outre se contenter d'émettre à intervalles plus espacés les premières heures, les moyens sauf coup de chance n'étant pas encore sur zone. Cela me parait personnellement impératif en 2013 de s'équiper d'une balise avec GPS intégré.
En outre le repérage visuel par mauvais temps d'une coque ou d'un radeau de survie étant toujours difficile disposer de la position de la balise avec la précision GPS change tout dans la probabilité de repérage visuel.
L'utilisation d'un mobile IRIDIUM est également un moyen indépendant puissant de communiquer avec un MRCC. Il me parait également un moyen indispensable à embarquer sur la survie (dans un étui étanche) avec une VHF ayant elle-même un GPS intégré.
Sauf naufrage rapide l'utilisation de ces moyens de localisation et de communication me parait à être fortement recommandée. Leur coût ne dépasse pas de l'ordre du % du coût d'un voilier de croisière opérationnel.
On est en droit de penser que Grain de Soleil, Lady Diana et FAN, pour ne prendre que des exemples récents, auraient été probablement sauvés s'ils avaient disposé de ces moyens que je considère personnellement vitaux, au même titre que le radeau de survie. Qu'en pensez-vous?
Artimon
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réponse n°226117

Entièrement d'accord avec vous, une balise avec GPS intégré est le système minimal à embarquer, ensuite l'IRIDIUM je suis moins persuadé (autonomie limité, fragilité, connexion parfoit difficile).

Il existe un système ne communiquant pas avec le SMDSM, mais d'une grande efficacité, c'est la balise SPOT ou équivalent, et d'un prix redoutable. Ce merveilleux système je l'ai testé en transatlantique et sincérement il est simple, rapide, d'une grande autonomie et peu encombrant. Avant le départ on le programme via un PC et on y enregistre plusieurs adresses mail et/ou plusieurs numéros de portables. Les données que l'ont peut transférer ensuite, sont les coordonnées GPS et 3 états (tout va bien, problème, demande secours). Il suffit d'avoir des contacts de confiance à terre (amis, familles...) et en cas de demande d'aide ou de secours, il suffit que ces contacts de confiance transmettent les données aux services compétents.

Dommage que ces systèmes simples ne sont pas plus connus, ils pourraient rassurer et sauver.

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PASSOA 47
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réponse n°226118

tout à fait ok avec vous, incontournable si l'on part loin! pour le bateau disparu comme souvent on ne poura faire que des supositions !un abordage est egalement envisagable !dans les regions peu frequentèes la veille est elle aussi assidue?

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OVNI 445
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réponse n°226119
Artimon a écrit :

  Si donc on se limite à faire une émission de 10 mn toutes les heures on multiplie par 6 l'autonomie de la batterie et on passe de 2 jours à 12 jours. On peut en outre se contenter d'émettre à intervalles plus espacés les premières heures, les moyens sauf coup de chance n'étant pas encore sur zone.

 Excellente remarque d'Artimon , à laquelle je n'avais pas pensé. J'ai une Ocean Signal à GPS incorporé, qui ne vaut rien face à la vie de mon équipage. J'ai aussi un Iridium 9575, mais je suis plus dubitatif sur son autonomie, à  moins d'avoir un système de recharge spécial survie...
Cybèle 17

Anonyme (non vérifié)
réponse n°226126

 Je partage totalement la réflexion initiée par Artimon: le problème du repèrage des embarcations sur lesquelles nous naviguons est crucial, mais la présence d'une balise à bord ne doit pas faire oublier que le sauvetage se prépare avant, en équipement mais aussi en organisation du bord.
Lors du stage ISAF auquel j'ai participé en 2008 sous la houlette de Thierry Dubois, nous avons eu un retour d'expérience de son naufrage et de sa survie dans l'océan indien. Cela m'a amené à disposer à bord des équipements suivants:
=balise équipé de GPS
=transpondeur SART pour le repèrage radar,
=Wave Finder: systeme de repérage d'homme à la mer
=Survie avec larguage hydrostatique, positionnée à l'arrière du bateau 
=Containers de survie et bidon d'eau
=Combinaisons de survie
=grab bag avec Iridium, VHF étanche avec piles de rechange, GPS de secours, lance fusée....
A rajouter une VHF étanche bande aviation.
Tous les naufragés secourus sont unanimes pour affirmer que ça va très vite, et que le matériel de secours doit être à portée de main et non pas rangé dans un coffre


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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°226130

Salut Alain d'Uhambo, je reconnais là le sérieux et l'expérience avec laquelle tu fais ton superbe tour du monde.
J'ai fait aussi un stage de survie riches d'enseignements à Lorient. Ce qui m'a en particulier frappé sont les films montrant les difficultés qu'éprouvent les pilotes d'hélico (je ne parle pas d'avions) pour repèrer visuellement un radeau de survie ou une coque en recherche finale. Ils recommandent de mettre de la fluorescéine effectivement très visible sur les films. J'en ai mis quelques sachets dans le grabsac.

Pour revenir aux moyens de localisation et communication j'estime, contrairement aux réserves exprimées par Bleum1, qu'Iridium est un élément extrêment important en situation de détresse. Le mobile de Motorola est robuste, du type militaire (seule l'antenne nécessite une précaution contre les coups quand on la déploie), fiable (je n'ai pas trouvé une seule panne en usage mobile depuis la dizaine d'années que je le pratique, par contre en usage connecté sur antenne à la table à cartes il arrive d'avoir des problèmes de connexion d'antenne), les communications à l'extérieur passent presque toujours au premier coup et sont d'excellente qualité (s'il y a un appel manqué on recommence deux ou trois minutes après et çà marche où que l'on se trouve). Il faut bien entendu le mettre dans un étui transparent étanche.
La possibilité de communiquer avec le MRCC (Gris Nez ou un MRCC local suivant les situations, les N°S étant préenregistrés dans l'appareil) est un plus considérable:
- pour les secours en donnant des précisions sur l'état de l'équipage 
- pour l'équipage pour savoir comment ça s'organise et ce qu'il peut espérer, ça doit soutenir rudement le moral.
- pour les familles et amis
Concernant l'autonomie je vois que le Motorola 9555 a une batterie Lithium-ion donnée pour 4h en communication et 30h en veille.
Une communication de 4 mn avec le MRCC toutes les 12h devraient être largement suffisante laissant ainsi 30 jours d'autonomie théorique (en l'éteignant le reste du temps, pas besoin de veille sauf créneau particulier demandé par le MRCC).
Rien n'interdit aux plus prudents d'embarquer une batterie de rechange comme le fait Uhambo.
Cordialement. Artimon de Balthazar.

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FEELING 346 DI
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réponse n°226135

Voila un sujet d'une extreme important
Merci de continuer de l'alimenter
Je ne fait que de la croisiére cotiere mais je conaissai bien le skippeur de Grain de Soleil
A + Zig zag

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GIB'SEA 76
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réponse n°226151

Bonjour à tous.

  Heureusement pour moi, je n'ai jamais fait naufrage.
  Je partage ce qui est dit plus haut. et aussi le témoignage d'un ami qui a été obligé de laisser son bateau au milieu de l'Atlantique, bateau démâté et faisant eau, mer très forte.

"  La directive " qu'il nous a laissé : repérage, communication, nourriture.
  Il avait une EPIRB avec GPS, une VHF portable, une balise spot.et de quoi survivre.
  Une douzaine d'heure après l'alerte, un cargo à l'horizon. Prise de contact avec sa VHF, "ils le cherchaient". guidage, même près, ils ne le voyaient pas dans cette mer très formée. fusée, 2 heures après, il était au sec.

Un autre témoignage au sujet des réactions des matériels: EPIRB très rapide, le 911 spot env 12 H. Le point positif, il confirmait  la position.

  Dans l'affaire de grain de soleil, malheureusement, nous serons toujours dans l'interrogation. certainement les circonstances ont été vraiment dramatiques dès le début du sinistre, car j'ai du mal à comprendre que si il était resté une trace en surface, elle n'aurait pas été repérée. dur d'être sans réponse. ( je pense aux moyens aérien bien entendu ).

  Jean-Jacques

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Dufour 36 prestige (Monocoque)
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réponse n°226154

 Nous sommes passés sur la zone de la dernière position émise par grain de soleil quelques jours après, à la barre 24/24 avec mon épouse pour cause de panne de pilote auto depuis plusieurs jours,  donc en veille permanente, je peux vous confirmer qu'à moins de tomber dessus repérer un radeau de survie selon les conditions de mer est un coup de chance si aucun signal visuel n'est activé.

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°226160

 Les témoignages des professionnels du secours et le témoignage ci-dessus de Gribou25 nous rappellent que par mer formée la recherche finale, disons dans les 5 derniers milles, est difficile par mer formée pour repérer visuellement le radeau de survie. Pour faciliter le guidage, les fusées étant forcément en nombre limité, les transpondeurs radar ou AIS semblent très utiles, ou alors une VHF avec disposition d'un GPS intégré ou séparé permettant de rafraîchir rapidement la position et de guider "à la voix". Je m'interroge sur le choix d'un transpondeur radar vs un transpondeur AIS. Les deux sont maintenant agréés par le SMSDM. Personnellement le transpondeur AIS me parait préférable car par mer formée les radars sont fortement brouillés à faible distance du navire. Dans le dernier mille il semble que le SART déclenche sur l'écran du radar non plus des traits donnant le gisement du SART mais des cercles concentriques ne donnant donc plus d'indication du gisement sur l'écran. Le guidage sur l'écran AIS devrait être donc plus efficace. Quelqu'un a-t-il un avis sur cette question? Il serait certainement intéressant d'interroger les professionnels (du secours) à ce sujet.
Artimon

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FIREBALL
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réponse n°226174

Avec Etienne FELLER nous réfléchissons depuis plusieurs années à un système "Search & Rescue" individuel et automatique.
La problématique finale est la même : le homing et le repérage du radeau.

On s'aperçoit que remplacer la vision humaine reste très compliqué...

Rajouter une perche IOR rajoute de la visibilité longue distance, mais aussi courte distance dans les vagues.
Autre solution à laquelle on réfléchit : envoyer un émetteur à 10 m au dessus du radeau (cerf-volant ou drone).
Mais cette solution n'est pas valable au-dessus de certaines conditions météo.

Si quelqu'un est intéressé par ce projet SAR, vous pouvez nous contacter.

Cordialement

http://www.viadeo.com/fr/groups/detaildiscussion/?containerId=002zf11jfitcmbl&forumId=0027oq0c2yx6llc&action=messageDetail&messageId=002lckklab1mqrb

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réponse n°226179
Bleum1 a écrit :
Entièrement d'accord avec vous, une balise avec GPS intégré est le système minimal à embarquer, ensuite l'IRIDIUM je suis moins persuadé (autonomie limité, fragilité, connexion parfoit difficile).

Il existe un système ne communiquant pas avec le SMDSM, mais d'une grande efficacité, c'est la balise SPOT ou équivalent, et d'un prix redoutable. Ce merveilleux système je l'ai testé en transatlantique et sincérement il est simple, rapide, d'une grande autonomie et peu encombrant. Avant le départ on le programme via un PC et on y enregistre plusieurs adresses mail et/ou plusieurs numéros de portables. Les données que l'ont peut transférer ensuite, sont les coordonnées GPS et 3 états (tout va bien, problème, demande secours). Il suffit d'avoir des contacts de confiance à terre (amis, familles...) et en cas de demande d'aide ou de secours, il suffit que ces contacts de confiance transmettent les données aux services compétents.

Dommage que ces systèmes simples ne sont pas plus connus, ils pourraient rassurer et sauver.

Attention, s'il est vrai que la balise SPOT présente des fonctions intéressantes, elle a aussi des inconvénients rédhibitoires à mes yeux pour le grand voyage.
Voir l'article en lien...
A+ Sergio

http://www.plaisance-pratique.com/balises-de-detresse-laquelle

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COMPASS ANGELO LAVRANOS
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réponse n°226203

 Bonjour,

Je crois savoir que la balise EPIRB de Grain de Soleil n'était pas équipée d'un GPS. Apparement l'activation manuel de la balise pendant un temps inferieur a 20 - 30 Minutes a chaque fois permettait d'enregistrer l'émission d'un signal mais pas d'une localistation precise. Chose qui aurait pu etre fait si l'émission durait 1 heure a chaque fois en moyenne.


Anonyme (non vérifié)
réponse n°226209
A.dahan a écrit :
Avec Etienne FELLER nous réfléchissons depuis plusieurs années à un système "Search & Rescue" individuel et automatique. La problématique finale est la même : le homing et le repérage du radeau. On s'aperçoit que remplacer la vision humaine reste très compliqué... Rajouter une perche IOR rajoute de la visibilité longue distance, mais aussi courte distance dans les vagues. Autre solution à laquelle on réfléchit : envoyer un émetteur à 10 m au dessus du radeau (cerf-volant ou drone). Mais cette solution n'est pas valable au-dessus de certaines conditions météo. Si quelqu'un est intéressé par ce projet SAR, vous pouvez nous contacter. Cordialement

 Vous me donnez une excellente idée: fixer un emetteur personnel AIS au sommet de la perche IOR avec un armement à l'aide d'une garcette, comme celui du feu de la perche!

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FIREBALL
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réponse n°226211
Bleum1 a écrit :
Entièrement d'accord avec vous, une balise avec GPS intégré est le système minimal à embarquer, ensuite l'IRIDIUM je suis moins persuadé (autonomie limité, fragilité, connexion parfoit difficile).

Il existe un système ne communiquant pas avec le SMDSM, mais d'une grande efficacité, c'est la balise SPOT ou équivalent (...) Il suffit d'avoir des contacts de confiance à terre (amis, familles...) et en cas de demande d'aide ou de secours, il suffit que ces contacts de confiance transmettent les données aux services compétents.

Tout l'intérêt du SMDSM tient au fait que les secours sont organisés au niveau mondial, avec un centre d'organisation des secours territorialement compétents, qui sont capables d'assureur une veille permanente, et de mettre en ?uvre les moyens de communication, de recherche et de secours adaptés.

Le système SPOT n'est pas adapté à la survie en mer, précisément parce qu'il n'est pas interfacé automatiquement avec le SMDSM, et qu'il renvoie à la réaction de personnes de confiance, intermédiaires, qui vont retarder les recherches.

Enfin, il ne faut pas se tromper : l'objectif du SMDSM est de déclencher des opérations de secours sur la zone la plus précise. Mais il n'y a pas obligation de résultat. Comme on le voit ici, selon les capacités et l'autonomie des moyens mis en ?uvre, on obtient un résultat allant du sauvetage accompli à la recherche esquissée.
Combien de temps faut-il que l'Epirb ait d'autonomie? On pourrait ne pas lui accorder de limite. On pourrait affirmer 8 jours. La réalité est qu'il se trouvera toujours une situation où le naufragé ne pourra pas être sauvé par la chaîne du SMDSM. Raison pour accroitre la capacité d'autonomie du naufragé; Il faut donc que le radeau emporte des moyens de survie à moyen terme, et pas uniquement à court terme.

Ariel

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°226212

Pour expliciter le gain considérable de temps avec une balise comportant un GPS intégré il faut savoir comment marche le système.
Le système SARSAT comprend:
- une composante LEOSAR comprenant 6 satellites météo en orbite basse (proche de 900 km) faisant le tour de la terre en une centaine de minutes, sur des trajectoires passant près des pôles, ces satellites emportant entre autres un équipement  SARSAT. Un lieu quelconque de la terre est survolé au moins toutes les 4 heures (à cause du champ de couverture limité dû à l'orbite basse). C'est le système de base SARSAT opérationnel depuis 1984. Il est nécessaire de disposer d'une quinzaine de minutes de mesures sur le signal de détresse pour déterminer la localisation (par effet Doppler) avec une précision de 1 à 3 milles. En conséquence le temps entre le déclenchement de la balise et sa localisation varie entre 15mn et 4 heures. Il faut ajouter le temps pour que le satellite qui a reçu le signal de détresse (qu'il mémorise) le transmette lorsqu'il passe en visibilité d'une station au sol. Cela peut prendre quelques minutes à 2 ou 3 dizaines de minutes.
On comprend pourquoi dans ces conditions il faut faire avec une balise non équipée de GPS une émission quasi continue.
- pour réduire ce temps relativement long une composante GEOSAR a été ajoutée au système ultérieurement en adjoignant progressivement 5 satellites en orbite géostationnaire (proche de 36000 km) répartis autour de la terre dans le plan de l'équateur, embarquant entre autres des récepteurs SARSAT. Tout lieu de la terre est toujours visible (sauf au voisinage des pôles) de l'un de ces satellites apparemment fixes dans le ciel. Le signal de détresse est donc immédiatement reçu et retransmis au sol. Par contre, étant à une distance constante par rapport à la balise de détresse ils ne peuvent pas faire la localisation de la balise si elle n'est pas équipée d'un GPS intégré lui permettant de transporter sur le signal 406 Mhz l'info GPS.
Dans ce dernier cas le temps d'émission nécessaire pour une localisation est ramené à trois fois rien.

On comprend mieux ainsi le gain considérable en temps de réaction des secours et a contrario en accroissement considérable de l'autonomie de la balise que permet une balise avec GPS intégré.
Si on se contente d'émettre pendant quelques minutes toutes les heures on indique aux secours une position qui ne sera pas fausse de plus d'une heure de dérive soit ,sauf cas extraordinaire, 1 à 2 milles. Bien évidemment il faut la laisser émettre en continu dès que les secours sont proches. Conclusion: ayez le plus tôt possible une balise avec GPS intégré!

Au passage il faut savoir que les balises SPOT évoquées plus haut utilisent les satellites GEOSTAR qui n'offrent qu'une couverture très limitée pour les traversées transocéaniques. Leur autre grave inconvénient est qu'elles ne sont pas directement connectées au système de secours international ce qui doit sérieusement défiabiliser et compliquer les opérations. Je ne pense pas, sauf utilisation particulière, qu'elles puissent se substituer au balises SARSAT.
Artimon

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Feeling 446
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réponse n°226239
Captainwat a écrit :
tout à fait ok avec vous, incontournable si l'on part loin! pour le bateau disparu comme souvent on ne poura faire que des supositions !un abordage est egalement envisagable !dans les regions peu frequentèes la veille est elle aussi assidue?

 j'etait sur l'atlantique et attentif a la meteo(assé loin de la zone)au moment de la disparition de grain de soleil,les conditions meteo sur la zone ou il se trouvait me semble etre largement sufisante pour le mettre en peril,c'etait violent!!et je n'aurais pas aimé etre la ,méme avec un bateau beaucoup plus gros!!
ensuite nous sommes passé sur la zone en ayant l'impression de chercher une aiguille dans une botte de foin!,,malheureusement!

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°226261

 Merci Philippe pour ces informations. Je comprends mieux pourquoi les sauveteurs se plaignaient que les signaux étaient de mauvaise qualité rendant difficile une localisation précise. Une vraie EPIRB avec GPS intégré s'impose clairement.
Concernant le bon protocole d'émission pour économiser la durée de vie de la batterie je vais contacter les opérationnels du CNES à Toulouse qui reçoivent et traitent 24h/24 les signaux de détresse avant d'envoyer les messages de détresse et la localisation au CROSS.
L'autonomie recherchée étant à mon avis de 7 jours minimum (surtout si on est en dehors de voies maritimes très fréquentées) comme l'illustre, entre autres, le drame de Grain de Soleil, un protocole optimum doit être établi avec les professionnels du traitement des signaux des balises.
Je reviens vers vous dès que je suis arrivé avec eux à des conclusions claires. Cordialement. Artimon

nota: étant ancien DG du CNES, ayant pris une part active au développement du système SARSAT et pratiquant de nombreuses traversées, dont certaines dans des zones peu fréquentées des hautes latitudes, vous comprenez pourquoi cette question du bon emploi des balises m'intéresse particulièrement


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OVNI (Monocoque)
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réponse n°226269

Merci pour la qualité de ces infos et notamment l'explication sur la réception des détresses et l'interêt considérable des balises EPIRB à GPS intégré.
On en arrive à se demander l'intérêt , voire le coté néfaste, de la poursuite de la vente de balises EPIRB sans GPS.

Ceinture et bretelles:
-le couplage d'une EPIRB Gps déclenche l'alerte et des secours qui seront limités dans le temps. 
Elle certifie  une position initiale à partir de laquelle si les recherches durent , l'estime de dérive est calculée.

-Peut alors se poser l'interêt de l'embarquement d'une balise de tracking qui certes donne 2 ou 3 positions ponctuelles par jour , mais recertifie régulièrement et automatiquement  l'estime et ce , pendant une durée illimitée   ( du point de vue du sauvetage).  J'ai le sentiment, de ma propre expérience, que après beaucoup de déboires, la gestion et la fiabilité de ces balises arrive enfin à maturité.
L'iridium et un gps portable pourraient faire la même chose théoriquement, mais avec une manipulation plus compliquée et surtout une fiabilité tant en terme de batterie, que de resistance à l'eau,  faible

Un travail dans Stw pourrait se donner comme objectif des procédures adaptées à notre ( nos) pratique (s), éventuellement déclinées par zone. Débouchant sur une (des) fiche(s) technique(s) , voire une formation. 

ps: ancien responsable dans l'organisation des secours, notamment collectifs, le sujet m'intéresse.

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°226273

 Je suis tout à fait d'accord avec la proposition de Pacolarahm de constituer un petit (4 ou 5 personnes max) groupe de travail au sein de STW pour approfondir une question finalement plus complexe qu'il n'y parait (par exemple je viens d'apprendre que l'allumage puis l'extinction d'une EPIRB consomme pas mal de courant, impactant donc le choix du protocole optimal d'émission, la durée de vie d'une EPIRB de 48h est donnée pour -20°C, elle est très substantiellement supérieure pour des températures plus clémentes, les différentes balises SART, AIS,tracking pour le guidage final ont leurs forces et leurs faiblesses...) pour aboutir à une fiche de recommandations pour l'utilisation optimale des différents moyens de localisation et de communication, adaptées à nos pratiques et  déclinées par zones. Si Philippe Boyer et une ou deux personnes intéressées et apportant une expérience dans ce domaine acceptent de se joindre à cette proposition je suis partant pour y participer. Artimon.

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Lavranos Sloop
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réponse n°226287

Et une manivelle pour recharger la batterie comme sur les lampes à LED bon marché ?
Enfin, la toute première sécurité en mer est d'avoir un bateau bien préparé et de choisir une fenêtre météo saine. L'erreur humaine est malheureusement souvent la cause des naufrages ce qui met en danger la vie de l'équipage et des secouristes.

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réponse n°226290

Sans oublier le respect de la saison optimale : l'Atlantique Nord est une zone difficile... On a toujours conseillé sa traversée d'Ouest en Est depuis les Antilles vers l'Europe en partant dans le courant de la 2e quinzaine de Mai, pour arriver en tout début d'été.
Avril c'est trop tôt, on n'est pas à l'abri d'une dépression très creuse.

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réponse n°226292
Phil. assur Stw a écrit :
Bonjour Artimon, bonjour à tous, Comme vous le savez, je m'occupe aussi des Avis de Recherche STW. J'ai été alerté par le CROSS dès que la balise a émis. Cette balise était une PLB (Personal Location Beacon). C'est une balise personnelle qui permet un repérage d'un naufragé près des côtes ou dans la neige. Elle a l'avantage d'avoir deux boutons à appuyer ensembles pour se mettre à émettre. Nous étions donc certains qu'elle a bien été activée par l'équipage. Mais elle a l'inconvénient d'avoir une puissance d'émission assez faible et en particulier si on la tient enfermée dans sa paume. Hors embarqué dans une survie en pleine tempête, on s'accroche à sa balise alors qu'il faudrait la tenir avec deux doigts au-dessus de sa tête. L'équipage savait pour l'autonomie car ils en avaient parlé avant le départ. Mais probablement pas de la tenir dégagée afin que l'antenne ne soit pas cachée. Autre chose: cette balise émet sur 121.5 Mhz. Les informations ci-dessus m'ont été communiquées au cours des recherches de Graindesoleil car j'ai cherché à connaître les performances de cette balise. Nous conseillons d'avoir une balise 406 Mhz à bord, avec GPS intégré, que vous activez au moins deux heures afin qu'elle soit bien captée par les satellites. Ensuite vous pouvez ré émettre régulièrement au moins deux heures en gardant de l'autonomie pour le guidage final des secours qui suivent le signal 406 Mhz. Philippe Boyer

 Bonjour Philippe,

Sauf erreur de ma part, les PLB émettent aussi en 406 Mhz et peuvent être utilisées au large. La différence avec l'EPIRB (RLS en français) se situe au niveau de l'autonomie et, comme vous l'indiquez, des conditions d'utilisation. (Voir l'article de "Plaisance Pratique" en lien)

A+ Sergio 

http://www.plaisance-pratique.com/balises-de-detresse-laquelle

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DUFOUR 525 (Monocoque)
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Cotisant depuis 2011
réponse n°226297

Toutes ces réflexions sont très riches d'enseignements pour chacun de nous et je remercie les contributeurs de nous faire partager leurs connaissances.
Ces avis documentés nous permettent en outre de situer notre niveau personnel d'équipement raisonnable en matière de systèmes de communication et de repérage en situation de survie et des procédures pour leur utilisation optimale.
J'ai choisi de disposer, en plus d'une balise Cospas Sarsat bifréquence avec GPS, de deux barils étanches à portée de main non loin de la descente. L'un reçoit le matériel électronique : GPS de secours (avion), VHF portable aviation, VHF portable marine, Iridium 9555, tél cellulaire, piles de rechange de divers types et deux chargeurs solaires de batterie avec un set de connecteurs variés. Je n'ai pas d'AIS portable à fixer à la perche IOR mais je retiens l'idée qui me paraît excellente.
L'autre baril contient des réserves d'eau en sachet, alimentation déshydratée et biscuits de mer, matériel de pêche, feux à main (y compris mes anciens périmés), pistolet lance-fusées... Je dispose également de deux grab bags car il est connu que les réserves de survie du radeau sont limitées à 1 ou 2 jours.
Pour charger en catastrophe le radeau avec tout ça, c'est un surement une gageure avec la pression temporelle, le stress, le mauvais temps (sans lequel on en serait pas là), sans compter les blessures possible et l'embarquement de l'équipage dans les gros creux. On comprend quand on réfléchit aux hypothèses de déroulement de cette période critique qu'il soit hautement conseillé de rester à bord tant qu'on est pas dans l'eau jusqu'au cou.
Si quelqu'un dispose d'une expérience vécue, je suis preneur. Je suis aussi preneur des critiques et propositions sur mon équipement.
DanCan

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réponse n°226305

 A Dancan,

Pour les équipements à mettre dans le bidon de survie, il y a un début de réponses dans l'article (Voir lien). Mais je crois que nous sortons du sujet ! 

Cordialement
Sergio

http://www.plaisance-pratique.com/le-grab-bag

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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Cotisant depuis 2007
réponse n°226311

 A Uhambo et Dancan,

Pourquoi embarquez-vous en plus d'une VHF marine une VHF aviation? A ma connaissance tous les avions ou hélico de patrouille maritime sont équipés de la fréquence marine du canal 16. J'en ai fait deux fois l'expérience, l'une pour communiquer en mer du Labrador avec un avion de patrouille maritime canadien qui me survolait deux fois au ras du mât sans me causer, l'autre avec un avion américain qui recherchait un voilier disparu. Est-ce pour causer avec les avions de ligne? Est-ce que c'est possible?
Amicalement. Artimon.

Anonyme (non vérifié)
réponse n°226317

 C'est exact pour les aeronefs de patrouille ou de recherche, mais pas pour les civils (avions de ligne,privés...) Cela permet de les  contacter directement.
Uhambo

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MERIDIEN
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réponse n°226347

Merci à Artimon de relancer la réflexion sur ce sujet qui interpelle sérieusement tout responsable de bord et j’espère qu’un point sera fait sur les systèmes de sécurité qui restent confus dans bien des esprits, faute de pouvoir être testés en condition. D’abord 3 navires portés disparus probablement dans la même zone laissent supposer des conditions particulièrement épouvantables et imprévues. Je repense à Jimmy Cornell qui dit « ne pas être au mauvais endroit au mauvais moment ». Je crois que certaines tempête (ici force 10 à 11) peuvent se déclencher très rapidement et n’être que prévues que 48 heures avant (type Fastnet). Donc question : quel est le meilleur moyen d’obtenir de bons fichiers météo ?
Ensuite si le bateau est roulé et démâté quel est le meilleur moyen de couper les haubans, dans ces conditions extrêmes, sans stabilité. Je pense que la pince ne doit pas être évidente à manipuler…
La difficulté de repérage du bib, toujours par force 10 à 11, laisse penser que, sans système radio permettant un homing, il y a peu de chance d’être localisé.
En fait, il devant ces interrogations, il serait souhaitable que ceux qui ont étudié tous ces problèmes puissent nous faire partager leurs solutions.
Merci pour tous les conseils.

Anonyme (non vérifié)
réponse n°226798
Artimon a écrit :
 Je suis tout à fait d'accord avec la proposition de Pacolarahm de constituer un petit (4 ou 5 personnes max) groupe de travail au sein de STW pour approfondir une question finalement plus complexe qu'il n'y parait (par exemple je viens d'apprendre que l'allumage puis l'extinction d'une EPIRB consomme pas mal de courant, impactant donc le choix du protocole optimal d'émission, la durée de vie d'une EPIRB de 48h est donnée pour -20°C, elle est très substantiellement supérieure pour des températures plus clémentes, les différentes balises SART, AIS,tracking pour le guidage final ont leurs forces et leurs faiblesses...) pour aboutir à une fiche de recommandations pour l'utilisation optimale des différents moyens de localisation et de communication, adaptées à nos pratiques et  déclinées par zones. Si Philippe Boyer et une ou deux personnes intéressées et apportant une expérience dans ce domaine acceptent de se joindre à cette proposition je suis partant pour y participer. Artimon.

 Pour sûr  que le sujet est plus compliqué que le simple calcul dans le saussissonnage d'une autonomie de batterie! Je m'explique :
J'ai coordonné des secours au MRCC Papeete dans une vie antérieure.
- les balises sans GPS ont souvent une durée de vie de 48h. Il faut a minima 2 passage sattelites (un passage toutes les 2 heures) pour faire un levé de doute sur la position. Au premier passage déclencheur (cela peut donc arriver 2 h après l'allumage de la balise si manque de bol) il y a un vaste cercle de positions probables sur plusieurs milliers de milles et inexploitable pour la recherche. L'alerte elle, commence. La plupart du temps (90%) ce ne sont que des déclenchements intempestifs : essai mal mené, paquet d'eau de mer...) et c'est bon signe. Au 2eme passage, 2 cercles se rcoupent donc 2 positions possibles, distantes de plusieurs centaines à plusieurs milliers de milles. Si l'une donne à terre, c'est plus simple. Mais bien souvent on appelle l'autre MRCC concerné et selon l'enquête MMSI, trajet , etc, on arrive à déterminer quelle position est valide (à environ 6 milles près). Commencent alors les recherches "locales". Moyens aériens et maritimes.
- si la balises a un GPS (autonomie 24h) , elle a le bon goût d'envoyer une position. on gagne beaucoup de temps.

Je crains que sur une affaire, certes dramatique, certains ne tirent des conclusions trop tranchées. S'agissant de la politique d'émission de la balise ou pas, il ne faut pas présumer des secours disponibles ou pas. La survie en mer, c'est un peu comme la lutte contre les incendies. Au début quelques moyens peuvent suffire, avec le temps le meilleur des dispositifs ne pourra plus rien pour vous.
J'y mets peut-être un bémol, non vécu : si vous êtes dans une tempête dantesque, il est probable que vos émissions se fassent en pure perte. Difficile de juger. Mais pour l'immense majorité des cas, vous avez tout intérêt à déclencher sur un temps très significatif : au moins 6 heures à 12 heures selon la fréquentation des parages, couper peut-être 6 heures, relancer au moins 4 heures, couper 6.... Ce n'est pas une règle mais un des cas envisageables, à peu près cohérent. Ne vous tirez pas une balle dans le pied avec des émissions de 10 minutes!
Si les recherches n'aboutissent pas au bout de 2 à 3 jours, c'est que vraissemblablement, la bateau a fait son trou dans l'eau. Difficile de l'admettre mais une situation de naufrage finit généralement par se dégrader.

Autre point très d'actualité en Polynésie : le dernier sauvetage de la semaine dernière concernait un thonier chinois renversé du côté des Australes. Le Gardian a photographié 13 à 14 personnes aglutinées sur la coque retournée. Il a ensuite largué une chaîne SAR, c'est à dire un 20 places muni dans long bout flottant orange (200 m) et terminé par une bouée. Le tout est sensé dériver vers les naufragés (largarge au vent ou sous le vent selon que le canot dérive plus ou moins bien que les naufragés). Hélas, sur ce coup, les chinois visiblement peu au fait d'une procédure SAR se sont jetés à la mer, sans gilet!!!, en combinaison de pêche, pour nager vers le canot. Ils se sont tous noyés. Seuls ont été récupérés ceux qui ont attendus, d'abord la SAR puis l'hélico.

Naviguez bien en gardant à l'esprit des règles simples :
- programme adapté au bateau et à l'équipage,
- météo et analyse prudente,
- équipement entretenu,
- moyens de communication, localisation modernes : 2 PLB avec GPS = 1 IPAD (en Polynésie). Mais c'est moins fun.
Malgré tout :
- faites part à terre de vos intentions,
- donnez régulièrement de vos nouvelles et positions,
- équipez vous pour survivire,
- ne quittez pas un refuge (bateau retourné, canot...) sans être sûr d'atteindre facilement un autre refuge plus adapté;
- alertez les secours et AIDEZ les : temps d'émission, marquage de poistion, guidage.... Evitez les survies dynamiques dans la plupart des cas (perso, je n'en utiliserais probablement jamais!). J'en ai vu une se perdre corps et bien en vue des côtes alors que le cata retourné a été survolé par hélico rescue...

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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Cotisant depuis 2007
réponse n°226824

 Merci Piep de nous faire partager votre expérience.
Ce que vous dites confirme bien, s'il en était encore besoin, qu'en 2013 on doit s'équiper d'une balise avec GPS intégré.
Comme je l'ai indiqué dans le fil j'ai approfondi entre temps le problème de la connaissance des caractéristiques des balises et de leur bonne utilisation, en dépassant bien sûr le cas dramatique mais particulier de la disparition de Grain de Soleil (qui a illustré quand même d'une part les limites d'utilisation des balises PLB et d'autre part que pris dans une grosse tempête à la limite de portée des moyens aériens le délai d'émission continue de 48h peut être trop court). Pour ce faire j'ai pris des contacts avec des personnes du CNES/SARSAT et de Kannad/Mc Murdo (groupe Orolia).
J'ai adressé ce matin un papier au groupe de travail que nous venons de constituer, pour examen et critiques. Il précise les caractéristiques des matériels et propose un certain nombre de recommandations. Si vous en êtes d'accord je souhaiterais vous envoyer ce document de travail pour que vous nous fassiez part de vos commentaires et critiques (envoyez-moi SVP une adresse mail pour vous le faire parvenir). 
L'idée est bien, en croisant un certain nombre d'expériences et de connaissances y compris d'opérationnels du système SARSAT et de moyens d'intervention, de parvenir à un consensus clair sur les recommandations à prendre en compte pour faciliter les opérations de secours et maximiser leurs chances de succès.
Pour éviter de mettre de la confusion sur cette question nous ouvrirons un nouveau fil lorsque le groupe de travail sera prêt à présenter le résultat de ses travaux.
Cordialement
Artimon

Artimon

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
Membre cotisant
Cotisant depuis 2007
réponse n°226826

 D'ici là nous sommes bien entendu preneur de toute expérience ou réflexion sur ce sujet.

Artimon

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OCEANIS 523
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réponse n°227987
Uhambo a écrit :
 Je partage totalement la réflexion initiée par Artimon: le problème du repèrage des embarcations sur lesquelles nous naviguons est crucial, mais la présence d'une balise à bord ne doit pas faire oublier que le sauvetage se prépare avant, en équipement mais aussi en organisation du bord.
Lors du stage ISAF auquel j'ai participé en 2008 sous la houlette de Thierry Dubois, nous avons eu un retour d'expérience de son naufrage et de sa survie dans l'océan indien. Cela m'a amené à disposer à bord des équipements suivants:
=balise équipé de GPS
=transpondeur SART pour le repèrage radar,
=Wave Finder: systeme de repérage d'homme à la mer
=Survie avec larguage hydrostatique, positionnée à l'arrière du bateau 
=Containers de survie et bidon d'eau
=Combinaisons de survie
=grab bag avec Iridium, VHF étanche avec piles de rechange, GPS de secours, lance fusée....
A rajouter une VHF étanche bande aviation.
Tous les naufragés secourus sont unanimes pour affirmer que ça va très vite, et que le matériel de secours doit être à portée de main et non pas rangé dans un coffre

 belle liste de matériel dont on espere ne pas avoir à s'en servir; et très onéreuses listes
pour ma part, je suis parti en bateau sans tout ça au début, sinon ... je ne serais jamais parti faute de budget suffisant
maintenant je me suis équipé au fur et a mesure que mon Kapital me le permet

le materiel electronique evolue tres vite et devient rapidement obsolete ou peu fiable, il s'agit donc d'investissement a court terme
qui a tout ceci à son bord, dument révisé et de moins de 5 ans ?

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
Membre cotisant
Cotisant depuis 2007
réponse n°227999
voilierequipier a écrit :
Uhambo a écrit :
 Je partage totalement la réflexion initiée par Artimon: le problème du repèrage des embarcations sur lesquelles nous naviguons est crucial, mais la présence d'une balise à bord ne doit pas faire oublier que le sauvetage se prépare avant, en équipement mais aussi en organisation du bord.
Lors du stage ISAF auquel j'ai participé en 2008 sous la houlette de Thierry Dubois, nous avons eu un retour d'expérience de son naufrage et de sa survie dans l'océan indien. Cela m'a amené à disposer à bord des équipements suivants:
=balise équipé de GPS
=transpondeur SART pour le repèrage radar,
=Wave Finder: systeme de repérage d'homme à la mer
=Survie avec larguage hydrostatique, positionnée à l'arrière du bateau 
=Containers de survie et bidon d'eau
=Combinaisons de survie
=grab bag avec Iridium, VHF étanche avec piles de rechange, GPS de secours, lance fusée....
A rajouter une VHF étanche bande aviation.
Tous les naufragés secourus sont unanimes pour affirmer que ça va très vite, et que le matériel de secours doit être à portée de main et non pas rangé dans un coffre

 belle liste de matériel dont on espere ne pas avoir à s'en servir; et très onéreuses listes
pour ma part, je suis parti en bateau sans tout ça au début, sinon ... je ne serais jamais parti faute de budget suffisant
maintenant je me suis équipé au fur et a mesure que mon Kapital me le permet

le materiel electronique evolue tres vite et devient rapidement obsolete ou peu fiable, il s'agit donc d'investissement a court terme
qui a tout ceci à son bord, dument révisé et de moins de 5 ans ?

Ce qui est onéreux est de mettre en configuration opérationnelle un voilier pour faire de la grande croisière. Cet équipement de sécurité  représente moins de 3% d'un petit bateau, rapidement de l'ordre de 1% d'un bateau moyen préparé pour la grande croisière. Tout dépend de l'importance que vous attachez à votre sécurité et à celle de vos équipiers. Etes-vous sûr de ne pas avoir dépensé autant pour des améliorations de votre bateau dont la priorité par rapport à la sécurité peut se discuter?Cet équipement ne représente après tout que le prix d'un spi de 100 m² par exemple. Pour l'obsolescence la plupart de ces matériels ont une durée de vie d'au moins dix années et il suffit de les renouveler effectivement en fin de vie par les matériels récents plus sécuritaires.
Il y a aussi un point à prendre en compte: il y a une obligation morale des navires et Etats à apporter assistance aux marins en détresse, y compris à ceux comme nous qui faisons cela pour notre plaisir; cela peut mobiliser des moyens lourds et très coûteux (voir Grain de Soleil par exemple). Il y a donc en contre partie une obligation morale des marins à faciliter le repérage et les opérations de secours.
Ceci étant dit pour les budgets ultraserrés il est parfaitement compréhensible de s'équiper progressivement comme vous le faites et bravo! Mais encore faut-il être bien conscient des impasses que l'on fait et de leurs conséquences éventuelles. Par exemple acheter une PLB pour économiser moins de 100€ par rapport à une balise Epirb classique ne me parait pas un arbitrage raisonnable. Acheter en 2013 une Epirb sans GPS intégré pour économiser 150€ ne me parait pas non plus un arbitrage raisonnable. Comparez le coût de ce qui peut vous sauver la vie avec les achats de 100 ou 150€ que vous avez forcément fait chez le ship pour l'entretien ou l'amélioration de votre bateau me parait un exercice salutaire.
En toute amité. Artimon

PS nous avons bien avancé sur la note de fond en préparation et j'espère que nous pourrons bientôt la présenter.

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OVNI (Monocoque)
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réponse n°228024

Au stade de notre travail et de réflexion , après des avis d'experts et des arguments extrémement convaincants,  je pense pouvoir confirmer à la suite d' Artimon un point essentiel :

-si , compte tenu de son programme, un bateau décide de s'équiper d'une EPIRB   ( dite aussi balise 406), SEUL le modèle avec GPS doit être acquis. 

Personnellement ,devant l'insuffisance du modèle EPIRB sans GPS, je pense que celui ci devrait être retiré de la vente.

Francois.

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OCEANIS 523
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réponse n°228138

 j etais conscient des impasses sécurités que je faisais, c'etais une question d'arbitrage financier : plutot changer les cadenes ou acheté une balise ? sur un petit bateau, c'est en ces termes.
un peu comme jeune on roule en deuche (mieux vaut pas avoir de choc frontal) et puis en s'argentant on passe à la berline plus secure (je cite pas de marque)

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FIREBALL
Membre cotisant
Administrateur depuis 1998
réponse n°228152

La problématique du coût est effectivement une problématique très polémique.
Comment accepter qu'un équipement de sécurité passe après un équipement de confort (frigo?, clim?)
Comment accepter qu'un équipement de sécurité passe après un équipement de redondance de navigation (GPS?)
Comment accepter qu'un équipement de sécurité passe après tout autre choix d'investissement?

La solution aurait du venir des assureurs, avec lesquels il était question de "récompenser" la préparation du navire et de son équipage par une diminution de la cotisation.

La solution passe également par la famille du navigateur qui peut le raisonner au corps à corps...

Pour ma part, j'ai eu à intervenir rétrospectivement sur des situations où les familles n'ont jamais récupéré les corps. Ou trop tard. Et pas uniquement dans des eaux exotiques.

La problématique de la signalisation, du repérage et de la récupération de l'homme à la mer reste encore un vrai casse-tête, et une réelle priorité.

Ariel

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OCEANIS 523
Inscrit forum
réponse n°228422
A.dahan a écrit :
 Comment accepter qu'un équipement de sécurité passe après
- un équipement de confort (frigo?, clim?)
- un équipement de redondance de navigation (GPS?)
- après tout autre choix d'investissement?  

 
evidemment, choisir entre son frigo ou une balise , ça n'a pas de sens
mais entre un foc de brise et une balise derniere generation alors qu'on en a une sans GPS ?
entre le changement d'une voile usée et un iridium ?

ça depend de chacun, 

chacun conviendras que le minimum réglementaire n'a aucun sens au long cours (je ne comprend pas qu'un grapin avec un peu de chaine ne se trouve pas dans chaque annexe au long cours !!!!)
ceci dit, je crois que pour faire l'ARC ou d'autre rallye, ou s'assurer chez certain assureur (comme dit ci dessus), il y a une vivite de controle avec la necessité d'un minimum d equipement de securité operationnels. l'idée est bonne, mais attention aux dérapages des couts.
j'ai toujours en travers de la gorge le cout des revisions des radeaux !!!!

HOOD 38 (Monocoque)
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réponse n°228445

bonjour
j'en suis à ma deuxième balise Epirb.
Bien que ne faisant pas de traversées océaniques, j'ai fait dès le début le choix de l'option Gps sur la balise.
Le raisonnement que j'ai fait : sur des traversées comme le golfe de Gascogne ou Espagne/Açores je vais me trouver en limite d'autonomie d'un hélico, et s'il doit me trouver, il n'aura pas le temps de chercher.
Avec le gps, il trouve vite, cela amèliore la sécurité de tout le monde, hélico compris.
Et vu la différence minime de prix entre la balise simple et la balise gps, je ne comprend pas qu'il y ait encore des balises sans gps disponibles à la vente.

(autonomie du nouvel hélico de Cherbourg :
L'appareil peut emmener 19 personnes et dispose d'une autonomie lui permettant de se rendre à quelque 220 miles nautiques de sa base en restant en vol stationnaire durant 30 minutes au dessus d'un navire en détresse)

Hubert, de Cherbourg

Oceanis 423 (Monocoque)
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Cotisant depuis 2005
réponse n°228522
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PATAGO 50 (Monocoque)
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réponse n°228543

  Suite a un changement de quartier d'immatriculation, en restant sous pavillon francais, l'ANFR m'a attribue un nouveau MMSI, impossible de faire changer la programmation de ma balise par les vendeurs locaux... ils ne "pouvaient pas" ! Je viens donc de parcourir 8000 milles avec une une balise mac murdo fast find avec gps et un faux mmsi !!! Que se serait-il passe si j'avais du la declencher ? l'enquete de routine du cross aurait decouvert un numero non attribue ...et apres ? Avant de partir j'avais quand meme pose le probleme a l'anfr en leur demandant l'autorisation de garder mon ancien numero. La reponse a ete negative et on m'a envoye une nouvelle licence avec le nouveau numero. De passage aux usa, ma balise a ete prise en charge par un reviseur de radeau qui l'a renvoyee pour reprogrammation ... tres simple en fait.
J'ai un autre probleme de securite : mon radeau atteint sa limite d'age, je doit le remplacer. Je suis a San francisco, il n'y a pas de radeau homologue "francais", par contre il y a des radeaux "solas", agree us coast guard, et divers autres agences de certification ... Dois-je acheter un de ceux la (au risque d'etre verbalise), ou dois-je concerver mon vieux radeau et couler homologue mais perime ?
Au passage, j'ai appris ici que pour homologuer ses produits en France les fabricants de radeaux DOIVENT PAYER cette homologation ...
Je sais, je suis hors sujet du fil, mais je suis egalement tres concerne par la securite. Alain 

Anonyme (non vérifié)
réponse n°228568
French a écrit :
  Suite a un changement de quartier d'immatriculation, en restant sous pavillon francais, l'ANFR m'a attribue un nouveau MMSI, Je viens donc de parcourir 8000 milles avec une une balise mac murdo fast find avec gps et un faux mmsi !!! Que se serait-il passe si ....
J'ai un autre probleme de securite : mon radeau atteint sa limite d'age, je doit le remplacer. Je suis a San francisco, il n'y a pas de radeau homologue "francais", par contre il y a des radeaux "solas", agree us coast guard, et divers autres agences de certification ... Dois-je acheter un de ceux la (au risque d'etre verbalise), ou dois-je concerver mon vieux radeau et couler homologue mais perime ?
Au passage, j'ai appris ici que pour homologuer ses produits en France les fabricants de radeaux DOIVENT PAYER cette homologation ...

 Tout est dans les liens. Il ne faut pas hésiter à créer un compte (gratuit) ne serait-ce que pour pouvoir changer les numéros de téléphone pour les personnes à prévenir en cas de déclenchement et la description du bateau et de l'équipage. S'agissant d'un faux MMSI, l'alerte en mer sera déclenchée, l'enquête à terre sera retardée. Donc, les secours partiront sur de mauvaises infos, mais il est probable que la piste remonte jusqu'à vous tout de même, sauf amnésie ou disparition du vendeur. De toutes façons, la première des choses à faire quand on devient possesseur d'une balise, c'est d'en vérifier l'enregistrement. Cela fait partie des bons reflexes indispensables à la croisière au long cours mais qui ne font pas l'objet d'un "permis".
Pour le radeau idem. Réagir sur sa péremption, c'est bien. Mettre toutes les chances de son côté, c'est mieux. Après, à chacun sa conception des responsabilités : agir même s'il en coûte ou serrer les fesses.
A ma connaissance, la division 240 impose une classe SOLAS. Or, les radeaux US sont homologués SOLAS.
La conformité CE est garante de ces dispositions et d'autres jugées utiles par la communauté européenne sur certains équipements. Tout est dans la division 311 (site gouvernement développement durable).C'est bien indigeste mais je vous conseille la lecture, voire les dispositions de l'article 1.13.
Et, oui, les homologations se payent partout dans le monde.

http://www.cospas-sarsat.org/fr/balises/enregistrement-des-balises

https://www.406registration.com/

Le site de la Grande Croisière...