Masse d'ancre versus masse mouillage

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Masse d'ancre versus masse mouillage
sujet n°83407
Bonjour Développant une ancre "sans chaîne" je déclare un intéret commercial. Le fil sur les différentes ancres m'amène à poser le problème du mouillage différemment. Ce qui est, pour moi, important c'est la masse de mouillage embarqué, que cela soit de la masse d'ancre ou de la masse de chaîne : c'est toujours du poids en trop. Par "héritage réglementaire" nous (français) considérons que "il faut de la chaîne". Faut-il emporter 15 kg d'ancre et 50kg de chaîne ou bien n'est-il pas préférable (à efficacité égale ?) d'emporter 20kg d'une ancre adaptée et 5 kg d'un bout adapté ? Comme, aujourd'hui, les drisses aciers appartiennent à l'histoire, demain, les mouillage sur chaîne ne vont-ils pas disparaitre devant l'amélioration des techtiles ? Eric
Anonyme (non vérifié)
réponse n°95913

bonjour,

la barre est déjà assez haute avec les fortress et spade alu, qui tiennent très bien si on mouille long sur peu de chaîne (5m sur
fortress) et câblot, ou sur câbloot plombé sans chaîne du tout.

pour l'histoire, la chaîne a été un progrès considérable sur le cordage, il y a deux cent ans: c'est pourquoi, en anglais, une
chaîne de mouillage est...un "cable" (se dit aussi "chain", mais on voit bien d'où l'on vient Clin

bonnes recherches, en te souhaitant plein succès.

JF Perrouty

Anonyme (non vérifié)
réponse n°95914

Bonjour ,
à lire si ce n'est déjà fait : Tout savoir sur le mouillage" d'Alain Poiraud .
En ce qui me concerne : j'aurai TOUJOURS de la chaine car je ne dormirai pas en securité avec un cablot qui risque de se
couper sur les cailloux ou sur les ferailles du fond .
André

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réponse n°95915

Si l'on veut absolument garder du "métal" contre le cisaillement, aujourd'hui, le cable inox a des performances mécaniques bien supérieures à la chaîne
à masse linéaire égale. La chaîne n'est intéressante, en anti-abrasion, que pour des ancrages très longue durée (plate formes, pontons... ).

Il est possible, aujourd'hui, de réaliser des bouts ayant une résistance très importante à l'abrasion et au cisaillement. Il est par exemple possible de
rajouter une surgaîne dyneema (catalogue Lancelin) qu'il est très difficile de couper et qui peut être une pièce d'usure.

Par ailleurs, il est possible de surdimentionner : une amarre tressée "toute bête" de 20mm résiste à 7,2T . Même à moitié cisaillée il reste de la marge,
par rapport à la chaîne de même poids (masse linéaire).

"Tout savoir sur le mouillage" p37 : "Le principal avantage de la chaîne est sa grande résistance à l'usure sur les fonds, ou ragage. En dehors de ce point
particulier, employée seule, c'et le plus mauvais moyen pour relier une ancre à un bateau."

Jyc
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réponse n°95916

La fonction d'une ancre est de s'accrocher au fond. Sa caractéristique la plus importante est sa géométrie. Son poids n'est qu'un
des moyens de parvenir à cette fin.
La ligne de mouillage proprement dite doit assurer deux autres fonctions:
- assurer le transfert de forces entre le bateau et l'ancre
- amortir les a-coups générés par les vagues et encaissés par le bateau.

Ces deux fonctions peuvent en théorie être tout aussi bien assurées par un cordage ou une chaîne mais...
une chaîne offre les immenses avantages suivants:
- Elle ne se coupe pas sur le fond (ni d'ailleurs au davier)
- Elle amortit remarquablement les a-coups évoqués plus haut
Et surtout,elle permet grâce au poids de chaque maille tirersur l'ancre horizontalement et non vers le haut ce qui a pour effet
de faire chasser la pupart des ancres.

AMHA le fait de choisir une chaîne et de la prendre lourde (et longue) est une élément de sécurité déterminent de la tenue au
mouillage.

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réponse n°95926

Je n'aime pas tellement les ancres plates, y compris la Fortress.
En cas de bascule brutale de vent (situation orageuse par exemple) elles basculent, décrochent et ne raccrochent plus. Cela m'a valu une fortune de
mer à Girolata !
Cela me parait redibitoire pour un usage en ancre principale. Par contre par vent stable, dans la vase...
Pourquoi utiliser 5m de chaîne ?
Pourquoi utiliser du bout plombé ?
Cette masse ne serait-elle pas mieux située dans une ancre "une taille au dessus" par exemple ?

Eric

Anonyme (non vérifié)
réponse n°95928

Jyc, la fonction amortissement due au poids de la chaine ne marche que s'il y a beaucoup de fond et pas trop de vent. Par
vent fort et faible hauteur d'eau, la chaine n'amorti pas grand chose, même si on en sort une grande longueur.

Anonyme (non vérifié)
réponse n°95931

rebonjour,

avis sur le dernier message de Sterenn: les 5 m de chaîne sont recommandés par le fabricant (sans doute pour éviter le ragage
d'un cordage sur le fond et rendre la traction plus horizontale); personnellement j'utilise la fortress pour le mouillage de jour, sur
bout plombé (sans chaîne du tout), dont j'estime à tort ou à raison qu'il prend une forme (en chaînette) telle que la traction sur
l'ancre est plus horizontale qu'avec un câblot, en mouillant Six fois le fond.

Ceci posé, je crois que la seule utilité de la chaîne, si on admet avoir trouvé un cordage résistant au ragage, est de rendre la
traction sur l'ancre horizontale, et d'amortir les à-coups, tout en sortant une touée moins importante. Si on trouve une ancre qui
tolère une faible composante verticale dans sa traction, plus besoin de chaîne, et le poids de l'ancre devra être juste suffisant
pour qu'elle s'enfouisse facilement, tandis que la tenue elle-même sera assurée par sa géométrie (spade, delta,ancres plus
récentes à retournement...).

l'idée du câble d'acier inox me semble peu pratique en raison de son manque de souplesse, donc de sa difficulté de stockage.

bonnes recherches

JF Perrouty

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réponse n°95933

Bonjour,

tout à fait d'accord avec jyp, c'est la chaîne qui fait toute la différence, elle amortit les rafales et permet de tirer
horizontalement sur l'ancre. C'est ce qui permet même à une mauvaise ancre de tenir en absorbant une partie de la traction.

Je n'aimerais pas que ma ligne de mouillage tire directement sur l'ancre, c'est le cas avec uniquement du bout. Comment voulez-
vous amortir les a-coups dans les rafales et les changements de direction dans la traction ?

Si certain utilisent un poids pour lester leur ligne de mouillage quand ça piaule, c'est bien que le poids de la ligne est important.

JFM

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réponse n°95934

Rebonjour Avis sur le dernier mail de Damien -jfp.
Effectivement Fortres preconise quelques pieds de chaîne et un mouillage très long (6 fois le fond). Je ne vois pas à quoi sert la chaîne. Avec peu de
chaîne et 6 fois le fond de longueur de mouillage, dans le cas général, le bout est en contact avec le sol. Le ragage est plus important plus loin de
l'ancre là ou le bout est solicité par les mouvements du bateau. Le seul usage (hors marketing) que j'en vois serait de positionner l'ancre pointe vers le
bas lorsque l'ancre coule. Il doit y avoir moyen de faire sans.
Lorsque l'on utlise un bout plombé, si l'on veut une forme de chaînette il est plus intéressant de le monter à l'envers (partie plombée à l'étrave).
Lorsqu'il y a beaucoup de vent, la force de gravité du plomb (ou de la chaîne en fait) est ridicule en comparaison à la traction.

On arrive à ce paradoxe intéresant : l'effet chaînette et donc la traction horizontale sur l'ancre n'est efficace que lorsqu'il n'y a pas trop de vent; donc
lorsque l'on n'en a pas vraiment besoin.

Le cable acier dont je parle est celui qui était utilisé pour les drisses, avant. Celui qui faisait des coques sur les emmagasineurs Goït. Il est assez souple,
en faible longueur (quelques mètres).

Lorsqu'il y a vraiment du vent et de la mer, l'amortissement par le poids de la chaîne est ridicule (le poid de la chaîne représente quelque % de la
traction. La chaîne est raide comme une barre et aussi souple qu'une barre. Elle transmet directement tous les chocs à l'ancre. C'est excellent pour
arracher l'ancre ou casser quelque chose.

Eric

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réponse n°95938

Pas d'accord avec Sterenn,

si les conditions sont telles que la chaîne est tendue, je ne vois l'avantage de la ligne textile dans ces conditions. L'élasticité du
cordage peut même provoquer des accélérations dans la traction qui arracheront encore plus l'ancre du fond.

Je suis persuadé que même minime, l'amortissement dû au poids de la chaîne est déterminant dans la tenue d'un mouillage. C'est
pour cela qu'on mouille plus long quand le vent est fort, sinon ça ne servirait à rien. Et pour tendre 50m, 60m ou 80m de chaîne
quand ça souffle, il faut déjà en vouloir. Alors que même 100m de bout sont tendus facilement.
JF

Jyc
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réponse n°95939

Pour ma part je crois tellement à l'intérêt de l'effet poids de la chaîne que, par vent très fort, je leste ma chaîne en son milieu
par une gueuse de plomb, technique empruntée à nos amis britanniques qui en matière de plaisance ne sont pas des gamins , du
moins pas tous) !!!!

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réponse n°95940

Commentaire sur l'intervention de Helico
Et pourtant !
Vous qui avez fait Naval, reprenez l'équation de la chaînette.
Quelle est la flèche d'une chaine de 10m lorsque la tension est 10 fois la masse de la chaîne ?
Par contre, le cordage "lissera" les efforts en supprimant les pointes.
Si vous n'en êtes pas convaincu; un jour de clapot dans un port amarrez vous avec du bout sans elasticité (drisse recyclée) puis avec un bout souple
(aussière). La différence des efforts est saississante.
On mouille plus long quand ça souffle principalement pour diminuer l'angle de tire.
80 mètres de chaîne de 10 à 2,35 kg/m (Plastimo) cela fait 188kg de lest. (250 bouteilles de Bordeaux)
Eric

Anonyme (non vérifié)
réponse n°95942

Le point important de l'amortissement par la chaine n'est pas d'y croire ou de ne pas y croire, mais de le mesurer et/ou de
le calculer Clin comprendre, imaginez le cas limite à terre, sur la plage, la chaine étendue au sol et vous tirez dessus à pied au raz du
sol. Avant qu'elle ne soit tendue elle n'exerce aucun effort et dès qu'elle est tendue, la rigidité est infinie :
amortissement nul ! Au fur et à mesure que vous élevez le point de traction en hauteur par rapport au sol, vous créez une
effet caténaire et il y a d'autant plus d'amortissement que le point de tire est haut par rapport au sol. Malheureusement le
calcul et les mesures montrent que par vent fort et pour les hauteurs d'eau et chaines habituels, cet amortissement est
quasi nul dans les fortes raffales , au moment où justement il devrait être maximal

Un bout textile bien choisi s'allonge d'environ 10% sans problème , avec 50 m de bout sortis il y a 5 mètres
d'amortissement, ce qui est considérable et "écrête" puissamment les coups de boutoir du bateau qui fait l'essui glace ou
les sauts dus au clapot.

C'est d'ailleurs pour cela que pour une ligne de mouillage aussi bien que pour des amarres au port il faut choisir un
textile très élastique, à l'opposé d'une écoute, ou drisse qui sont très peu élastiques, comme le dit Steren

Relire Alain Fraysse ....

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réponse n°95945

Commentaire sur l'intervention de jyc.
Là, je suis d'accord , c'est une bonne idée de mettre une sentinelle.
Un poids au mileu de la ligne de mouillage est beaucoup plus efficace pour amortir que la même masse uniformément répartie.
Une chaîne ( en or) s'arrondie armonieusement sur la george de votre ... (à remplir selon les goûts). La chaîne qui tient la médaille de... (idem) est en V.
Par contre les efforts tangeantiels sur une sentinelle sont énormes car il y a des accélérations très fortes. Comme un gamin qui joue avec une chaîne et
une médaille : ça vole dans tous les sens.
Eric

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réponse n°95946

Merci Robert, je me sentis un peu seul.

Eric

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réponse n°95953

Je lis ce fil avec intérêt, ayant un bateau qui a le fardage équivalent de 10 voiliers de 40 pieds. J'ai une ancre Bruce sur
dimensionnée et de la chaine, ce que j'aime de la chaine c'est que 1- peut automatiser le fonctionnement car la chaine passe
dans le barbotin du gindeau sans risque, ensuite 2- l'ancre descend facilement. J'imagine mal 50 mètres de cable filé par un
barbotin et tombant dans un trou a chaine... a moins de les enrouler ? Le cable serait intéressant enroulé mais la ce ne serait
pas très esthétique.

Maintenant tout le monde dit qu'il faut un "scope" minimal de 6:1 et même 10:1 dans le mauvais temps. J'aime bien avoir 30
mètre de chaine a bord et même si j'avais de la place ce serait 50 mètres. Supposons 30 mètres de chaine, je crois qu'il est
mathématiquement impossible d'éliminer l'effet de chainette d'une chaine de 30 metres sur une hauteur mème de 5 mètres. Je
n'ai jamais senti de coup de butoirs mais j'avoue ne pas avoir subi de déferlantes.

Alors avec la proposition d'ancre sans chaine, qu'elle serait le moyen de ramener et envoyer cette ancre ?

(lien, ancre Bruce de 15 tonnes pour station de forage)

http://www.dcd.co.za/Marine/services/pic18.html

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réponse n°95954

Il est vrai que le poids du mouillage est bien mal placé pour les performances et le tangage. D'un autre côté, question sécurité,
personne n'a envie de lésiner sur ce poste.

Je vous livre ce que j'ai lu sur un site américain (setsail.com), je serais curieux de savoir ce que d'autres en pensent:

Sur ce site, ils préconisent d'utiliser de la chaine "haut module" ("high grade") et de descendre d'une taille. Une chaine "haut
module" de 8 a une charge de rupture supérieure à une chaine BBB de 10, mais elle est plus légère. Pour prendre un exemple,
on aura 60m de chaine de 8 pour le poids de 40m de chaine de 10 (environ 100 kg dans les deux cas).

L'architecte auteur du site équipe tous ses bateaux avec ce type de chaine mais il met plus de poids sur l'ancre. Ici, je dirais,
pour un bateau de 12m, 25kg au lieu de 20kg

Pour ma part, le canot étant en chantier, je ne me suis pas encore décidé. Je pense qu'un mouillage tout chaîne est
indispensable, notamment dans les régions à coraux. Mais j'hésite entre deux solutions: soit celle préconisée par cet architecte
américain (60m de chaîne de huit "haut module") soit 40m de chaîne de 10 BBB, plus 20m gardées en réserve dans la cale, que
l'on ajoutera dans les régions où cela sera nécessaire. Moins pratique. Maillé avec deux manilles, ça accrochera un peu dans le
barbotin, mais ça passe...

Que ne ferait-on pas pour centrer les poids...

Anonyme (non vérifié)
réponse n°95955

Extrapolation ?

Pour diverses raisons physiques on ne peut pas extrapoler le comportement entredes tailles de bateau trop différentes les
unes des autres. Une des raisons de fond est que la masse du bateau croît comme le cube de sa longueur et son fardage croît
comme le carré de sa longueur ... et le rapport entre hauteur de clapot et taille de bateau est défavorable aux petits
bateaux qui hochent de l'étrave au mouillage.

Donc sur un bateau très grand par rapport à nos voiliers, il y a beaucoup moins (voire plus du tout sur un porte conteneur)
de coup de boutoirs qu'il faut amortir (du moins en zone raisonablement abritée). Le problème de l'amortissement est donc
différent et moins important sur un grand bateau que sur un petit.

Or sur nos (petits) voiliers, la force statique (constante) du vent sur la carène est gérée sans trop de problème par un
mouillage simplement convenable. C'est la force dynamique due aux mouvements erratiques sous l'effet du vent et des vagues
qui crée des pics de force qu'il faut amortir. Ces pics sur nos (petits) bateaux peuvent tripler la force de fardage
statique. Et c'est là que l'élasticité est primordiale et qu'on mouillage bien pensé fait la différence.

Sur ton très grand bateau ce problème dynamique est donc différent .... on ne voit pas un supertanker au mouillage
tressauter à chaque raffale de vent ou à chaque clapot, même fort Clin

Anonyme (non vérifié)
réponse n°95956

mon post était pour Northcap .... Clin

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réponse n°95968

Alors c'est quoi un mouillage simplement bien pensé et convenable ?

On est tous à la recherche du système idéal qui tient bien par tous les temps et qui pèse le moins lourd possible.

JFM

Anonyme (non vérifié)
réponse n°95973

Chacun a son avis très personnel (et voit midi à sa porte) sur ce qu'est un mouillage bien pensé et convenable Clin particulières, plutôt qu'un mouillage qui tient génialement bien dans quelques situations mais qui tient très mal dans
d'autres situations.

Pour avoir la meilleure probabilité d'arriver à ce résultat, il faut au moins une ligne de mouillage suffisamment longue par
rapport à la hauteur d'eau, et une portion de ligne élastique (textile) adaptée à la taille et au poids du bateau. La façon
d'arriver à ce résultat dépend de la technologie du moment.

Pour le moment, la technologie y arrive à un coût raisonnable et avec une fiabilité et durabilité raisonnable avec une
ligne composée grosso modo d'une moitié de longueur en chaine et d'une moitié en textile. Par vent faible ou moyen et mer
plate la chaine et son effet d'amortissement caténaire suffit pour que ça fonctionne sans textile. Par vent fort ou très
fort et/ou mer agitée on file en plus de la chaîne une bonne longueur de textile amortissant pour que ça continue à bien
fonctionner. Vu que nous fréquentons des mouillages ayant entre 2 et 15m de hauteur d'eau, il faut bien une petite centaine
de mètre de ligne de mouillage (total chaine plus textile) pour les cas les plus difficiles. Les 40 à 50m de chaine
permettent de mouiller en chaine seulement jusqu'à 10m de fond par temps maniable. Les 50 à 60m ce cablot qui suivent la
chaîne permettent de continuer à tenir quand ça cartonne et quand il y a beaucoup de hauteur d'eau.

On peut penser que des technologies futures permettront peut-être de remplacer la chaine, pourquoi pas ?

Pour le choix des ancres, des marques et des longueurs, chacun fait comme il veut.

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réponse n°95980

Bonjour - Réponse à l'intervention de hélico
Pour moi un bon mouillage est celui qui tient dans des conditions réalistes variées : en voici quelques exemples.
A chaque marin correspond une liste de scénarios. Donc il peut y avoir de bons mouillages pour les uns qui soient mauvais pour d'autres.

Exemples de scénarios opérationnels (vécus)
SO1 - Houat
Un bateau vient mouiller dans un mouillage vaste, peu encombré et faible brise. L?équipage mouille avec le bateau arrêté. Une fois l?ancre au fond, le
bateau cule doucement, l?équipage laisse filer le mouillage pour l?étaler puis le bloque jusqu?à ce que l?ancre croche.
Risque : néant
Eléments significatifs : mouillage nominal. L?ancre arrive au fond selon une orientation aléatoire et doit crocher.

SO2 - Gyrolata
Un bateau vient mouiller dans un mouillage étroit et encombré par brise thermique faiblissante (vent de mer). Un orage éclate et provoque brusquement
un vent violent (30 Kts) et stable de terre (dans la direction opposée).
Risque : le bateau se retourne, l?ancre se retourne, risque de déraper et de ne pas raccrocher.
Éléments significatifs : l?ancre se retourne et est tractée avec une vitesse importante (2 à 3 kts).

SO3 ? Saint Malo
Un bateau se trouve à la dérive par beau temps avec un courant important. Il souhaite mouiller pour ne plus se faire dépaler.
Risque: le mouillage se fait avec une vitesse importante (jusqu?à 6 kts) par rapport au fond et l?ancre risque de ne pas crocher.
Éléments significatifs : l?ancre arrive au fond et est tractée avec une vitesse importante (2 à 6 kts).

SO4 ? Collioure
Un bateau mouille par beau temps dans un mouillage encombré. Le vent monte avec l?installation de la brise ou le renforcement de la tramontane.
Risque: l?ancre décroche et ne raccroche pas.
Éléments significatif : La traction sur le mouillage fait chasser l?ancre. Ce qui est important est la façon dont l?ancre chasse, sa stabilité, sa tendance à
décrocher et sa capacité à raccrocher sous une forte sollicitation. Fond de gravier vaseux de médiocre tenue.

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HOOD 38
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réponse n°95981

bonjour eric, bonjour à tous. les reflexions sur la chaine qui encaisse la vague ou la force develloppée par le fardage ne
se verifient que par beau temps. c'est donc uniquement une consideration de confort, et certainement pas de sécurité. tout
le monde est d'accord pour mouiller plus long si le temps se fache...et je constate que Robert tient le meme raisonnement
que moi (45m de chaine de 10 et 60 m de cablot de 20 en squareline pour l'élasticité) ceci dit on ne "tient" que si l'ancre
accroche et si elle s'enfonce, donc je mouille toujours (trop) long initialement, un coup de marche arr pour enfouir puis je
remonte une partie de la ligne pour avoir un angle de tire estimé entre 20 et 25° ...un dernier point: la surface de l'ancre
joue aussi certainement un role important les bateaux-phare ne sont-ils pas tenus au fond par l'effet ventouse de leur
mouillage ?
olivier Clin

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réponse n°95984

Merci Robert, on est d'accord,

moi je suis pour 40 à 60m de chaîne prolongés par du bout. Donc on arrive à la même conclusion, ça me rassure car j'avais des
doutes après tes calculs qui démontraient que la chaîne ne sert à rien. Même si on ne met pas la chaîne pour les mêmes raisons,
l'important c'est qu'on en mette, à mon avis.

Note que je ne conteste pas ton raisonnement et tes calculs, de mon côté je me contente de constater ce qui tient après de
nombreux mouillages.

Bon, je reste avec mes 40m de chaîne que je trouve déjà bien lourds.

Merci de vos réponses qui éclairent le débat
JFM

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réponse n°95986

Sterenn,
tu nous présentes des scénarios de mouillage, mais pas les solutions, c'est ce qui nous intéresse.
Donnes nous un exemple de ta ligne de mouillage idéale quelles que soient les conditions, on pourra comparer avec ce qu'on a à
bord ou avec ce qu'on aimerait avoir.

Merci. JFM

PS. j'ai fait l'école des mousses pas navale hélas.

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réponse n°95996

ça me paraît bien léger tout ça, j'espère que tu as raison dans ta vision des choses, mais j'hésiterais à recommander à tout le
monde ce type de mouillage en standart.

Personnellement, je n'en suis pas encore à faire une totale confiance uniquement à la tenue de l'ancre et je persiste à penser
qu'une bonne longueur de chaîne ne peut pas faire de mal.

Tu envisages que le bout peut se couper à moitié, le truc coupant ne va pas s'arrêter en si bon chemin, il va couper jusqu'au
bout tant qu'à faire.
JFM

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réponse n°95997

Un scénario typiquement breton et normand, pour le plaisir.

SO5 ? Prat Quelen
Un bateau est mouillé dans un fort courant. Il subit un vent de travers fort. Il se produit un couplage courant vent qui produit des oscillations latérales
de forte amplitude. Un phénomène similaire peut se produire avec un catamaran mouillé sans pantoire.
Risque : la traction sur l?ancre oscille sur un secteur important (jusqu?à 45°, 60°( ?)). L?ancre est en permanence en rotation. Elle peut chasser, ne pas
crocher, basculer ou décrocher
Éléments significatif : La traction sur l?ancre est décalée alternativement par rapport à l?axe du bras. La traction est importante, en particulier en limite
latérale.

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réponse n°95998

ma dernière réponse s'adressait à Sterenn, mais son dernier message a disparu, le temps que je tape le mien ???
JFM

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réponse n°96004

Réponse à hélico
Voici le raisonnement pour le "bout coupé" ou "usé".

"Si tu t'apelles "hélico" c'est que tu dois avoir quelque chose à voir avec les voilures tournantes (nul n'est parfait! javascript:Smiley('MDR')). Un hélico qui
perd une pale va au tas. Alors les constructeurs font des pales surdimensionnées et au bout d'un certain nombre d'heure de fonctionnement (suite à des
essais) la pale est changée ou vérifiée ... car il se pourrait qu'il y ait une crique...

C'est la notion de "durée de vie".

Pour le mouillage c'est la même idée. Pour couper un bout avec deux gaînes dont l'une est en dyneema, il faut un temps certain. Si le bout est
suffisamment gros et protégé l'on est certain que le bout aura encore la résistance nominale, dans le pire des cas, au bout de N heures.

C'est exactement ce que vous faites avec vos aussières, sans état d'âme.

Il y a un ragage avéré des aussières sur les daviers, chaumards... Par temps normal tout va bien. Le ragage est minimal et connu. Des moyens
complémentaires sont utilisés, si besoin, pour obtenir un temps de vie suffisant : fourrage, tuyaux... Aucun controle n'est nécessaire.

Après un coup de chien Brestois, vous descendez au port pour vérifier que vos amares sont "encore bonnes" ou "en état". Vous considérez donc bien que
vos amarres sont capables de résister au ragage le temps d'un coup de chien. (Cela dure moins longtemps que les impôts javascript:Smiley('MDR')). mais,
qu'il faut aller les vérifier, après une situation critique.

De la même façon; si le bout et ses protections sont conçus pour résister au pire des cas, par exemple, pendant 48 heures, il ne sera nécessaire de
vérifier le mouillage qu'après 48 de coup de chien au mouillage. Cela couvre pas mal de situations.

Actuellement la référence, c'est le standard des marchands de bateaux ou des loueurs de bateau, soit :

- une ancre plate,

- 10m de chaîne et

- un bout toronné,

le tout sélectionné sur des considérations principalement économiques. (Les gens achètent ou louent des bateaux; pas des mouillages!)

C'est ce qui est fourni à "tout le monde".

"Une bonne longueur de chaîne ne peut pas faire de mal" mais avec le poids et le prix d'une bonne longueur de chaîne peut-on faire mieux "qu'une bonne
longueur de chaîne" ? javascript:Smiley('Sourire')

Je sais, c'est surprenant !javascript:Smiley('Clin

Eric
Sourire

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réponse n°96006

Sur mon FigarOne, je n'ai pas de baille à mouillage. J'ai un proto de 8kg et un bout de 30m.

J'amène cela d'une main sur l'avant et... mouille petit. (Ne pas oublier de saisir l'autre bout javascript:Smiley('Clin

La façon de mouiller est d'une simplicité biblique : je jette l'ancre (au sens propre) et je laisse filer le bout. Une fois le bout tendu, je croche à la main
et j'enfoui progressivement avec le moteur en marche arrière (petit moteur et bec de canard, ce n'est pas terrible mais j'ai pas mieux). Il faudrait enfouir
toute la pelle.
En cas de traction forte, l'ancre a tendance à s'enfoncer dans le sol plutôt qu'à chasser. Toujours l'image de la pelle. Le fait d'avoir que du bout permet
au mouillage de s'enfouir. (Une chaîne à une résistance à l'enfoncement qui correspond à sa surface projeté (largeur du maillon).
En cas de rotation du vent l'ancre pivote sur elle même sans se dés-enfouir.

Pour la remonter je me mets à la verticale et cela vient, en douceur. Si l'ancre est très enfouie, il faut lui laisser le temps de basculer et remonter.

Ce n'est pas le mouillage idéal mais cela doit couvrir 90% de l'usage normal. Rien n'empêche d'avoir dans les fonds un lest en chaîne des ancres?(bien
saisi SVP).
Eric
PS : Helico a raison, le message a bien existé et disparu. J'ai le sens expérimental et j'ai testé (sans grand risque javascript:Smiley('Clin poubelle. Le voila de nouveau.

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réponse n°96007

Coucou !

Beeuu ! javascript:Smiley('MDR')

Désolé.
Eric

Jyc
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réponse n°96020

Réponse au SO5 de Sterenn

Un quillard s'évitera toujours face au courant (ou à peu près).

Pour éviter les oscillations: envoyer le tourmentin en tapecul: le mailler sur sur l'étai arrière et raidir très fort le point d'écoute
vers l'avant.

Pour trouver un cap d'évitage plus favorable : capeler un bout sur la ligne mouillage à une dizaine de mètres audelà du
chaumard et en raidissant celui-ci à partir de l'arrière (du bon bord!) déplacer la direction de tire du mouillage pour trouver le
meilleur compromis entre vent et courant.

J'ai souvent pratiqué le tourmentin en tapecul, celà marche remarquablement bien. La deuxième méthode est aussi très efficace
(en particulier pour réduire le roulis) mais je ne l'ai jamais utilisée par par mauvais temps.

Je n'ai pas la pratique des dériveurs, ils sont a priori plus volages car moins tenus par le courant (du moins tant que la dérive est
haute).

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X95
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réponse n°96025

Réponse à JYC
Merci, je note l'astuce.

SO5 C'est pour jouer. C'était un mouillage "devant la maison" sur l'Ile au Moine dans le Golf du Morbihan, en plein courant. Heureusement c'était un très
très gros corp mort.
Avec 6kts de courant et 25kts de vent de travers, il y a forcément des oscillations. Le bateau était un quillard de sport. C'est là ou j'ai pratiqué la prise de
corp mort sous spi....

Eric

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réponse n°96043

salut Sterenn en lisant ton post je me suis dit "encore une idée farfelue, un gars qui veut révolutionner un armement issu de l'expérience de générations
de marins au cours des siècles.." Oui, pour un puriste le poids de la chaine est plus importante que l'ancre elle-même, pour les raisons exposées plus
haut.. mais on nous a aussi enseigné qu'en cas d'urgence on pouvait mouiller un croiseur sur le grappin de l'annexe. eh bien j'ai essayé et c'est vrai ! et
dans des conditions extrèmes, scénario catastrophe en coup de vent sur un bateau de 12 tonnes, pas de moteur en dérive au vent d'une côte.. je passe
les détails.. ça a tenu !! l'élasticité extraordinaire du petit orin tendu à mort, amortissait les chocs de façon remarquable frappé sur 200 m d'aussière..
Alors ton idée n'est pas bête, continue à creuser et tiens-nous au courant !

Jyc
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réponse n°96050

SO5 J'avais bien compris : Qui, hors urgence, mouillerait dans un endroit pareil ! Ce qui est amusant c'est que tout problème
théorique a sa réponse, toute aussi théorique : On est quand même mieux mouillé dans une anse abritée du vent, du courant et
de la houle ! Savoir choisir son lieu de mouillage fait partie du savoir-faire marin que la technologie ne nous pas encore enlevé !

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réponse n°96057

Réponse à Pierre-Yves

Merci de ton témoignage.

Serait-il possible d'avoir plus de détails sur cette expérience très intéressane ?

Eric

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réponse n°96059

Réponse à Hélico "cela me parait bien léger tout ça!" (loin au dessus).

Et pourtant!!!!

Nous avons testé la configuration décrite (ancre 8kg + bout) , utilisée sur le FigarOne, sur un Hood 36 (11 tonnes) à Houat.
Dans un grain, nous avons eu 25 kts de vent. Cela n?a pas bougé d?un pouce.

« Léger », certe mais avec une bonne marge.

C'est le but : faire léger mais aussi efficace que le lourd !!!Sourire

Eric

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réponse n°96062

eric, mon hood, c'est 38 ! un autre test fait avec yatiwa: à sec de toile descendant avec le courant derriere l'ile de la
jument (environ 4 knots)on a jeté l'ancre 8 kg, par le travers avec tout le bout comme en catastrophe...et ça a tres bien
arreté le bateau (11 T) qui s'est remis dans l'axe du courant. étonnant!!
olivier Sourire

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réponse n°96069

Bonjour Olivier

Désolé, je ne voulais pas rétrécir ton boat.

Je ne devrais jamais faire confiance à ma mémoire des chiffres !!!

Eric

Jyc
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réponse n°96073

Une chose est de mouiller quelque chose en catastrophe pour tenter de prévenir un danger immédiat ou pour récupérer une
manoeuvre mal engagée - si çà marche tant mieux ! - une autre est de confier sa tranquilité et la paix de sa nuit à un bout de
ficelle. Vivent l'ancre lourde et le poids de sa chaîne également lourde !

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réponse n°96089

Mais quelle ficelle !!!

Eric

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réponse n°96091

L'ancre grosse et efficace.
Pas lourde et ...

Eric

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réponse n°96096

expérience intéressante certes, mais qu'on n'aimerait pas revivre. Nous étions en perdition après un sérieux coup de vent (11 Beaufort), tourmentin
éclaté, mouillage principal inaccessible coincé par le vrac des 2 béquilles de 100 Kg en ballade sur le pont. Le petit grappin-parapluie ne demande qu'à
se planter ou à crocher la roche. En l'occurence dans l'aventure en question, fond de sable et de roche au pied du Cap Frehel. L'orin de 5 mm (environ 30
m de long) fut surprenant par son élasticité: dans la baston il était tendu comme une corde de guitare, étirement d'environ 2 à 3 mètres mais difficile de
juger. Aucun choc de rappel, tout en souplesse. Le vieux bateau de 12 T en bois moulé se cabrait doucement comme un étalon fatigué qui capitule après
une cavalcade incontrôlable. A cet instant, on comprend mieux ce que signifie "la vie ne tient qu'à un fil". Heureusement nous étions sous le fetch des
falaises qui protégeait un peu notre mouillage de la grosse mer. De la chance, peut-être. Mais c'est une technique connue, décrite dans les bouquins et
qu'on enseigne encore

Anonyme (non vérifié)
réponse n°96100

bonjour,

et heureusement il n'y avait pas d'herbier au mauvais endroit, c'est sans doute le plus mauvais fond pour faire crocher une
ancre, et le seul où le poids de l'ancre compte vraiment (pour traverser la couche) en plus de sa forme.

bonnes recherches à Sterenn, et bonnes navigations à tous.

JF Perrouty

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