Spi asymétrique Utile et nécessaire ou non?
publié le 08 Décembre 2010 23:53
Pour des croisières en Méditerranée, le spi asymétrique vous parait-il, selon vos expériences utile et nécessaire ou non?
Merci d'avance pour vos avis
oui
Ca dépend où et quand.
(utilisé seulement 2 fois cette saison, soit environ 70 miles/1500)
Moi, je pense que oui. Une fois, je revenais de Sardaigne sur Bonifacio et il n'y avait pas de vent. Je ne sais pas ce qui m'a pris, je sors le pépin. Il se gonfle juste, mais le bateau avance, puis 3 nds, on borde un peu, 4,5nds, il faut encore border, 5,4 Nds, on règle bien, ne pas toucher à la barre, et... 6,2 Nds. On dépasse le même bateau que nous à sec de toile au moteur. Le gars nous regarde sans comprendre.
En plaisance, en croisière (en Manche, dans le Pacifique ou en Méditerranée), le spi sert surtout à se déhaler quand le vent est faible. Il permet de faire de la voile quand d'autres sont condamnés au moteur. Accessoirement, avec un petit vent établi, il permet d'aller plus vite qu'avec le génois. Mais là, cela est une autre question.
Tiens, une fois, j'ai tenu le spi et le génois en ciseaux pendant plus d'une heure. C'est anecdotique car, ce jour là, on aurait mieux fait de tirer des bords!
L'asi quand tu y a goûté tu peux plus t'en passé. Pour moi c'est un immense OUI.
Merci de vos réponses, qui appelle une autre question: peut-on faire du vent arrière avec un spy asy et laisser le spi de vent arrière à terre?
Pour moi c'est du travers au gd largue. Pour le vent arrière, génois et trinquette en ciseaux sans GV.
Je voulais dire dans les petits airs F1.2 voir 3 , au delà bien sur GV et génois ou trinquette font merveille. Et quelle stabilité du bateau au VA avec l'asy tangonné?
Merci
De mon côté je n'utilise pas l'asy par vent arrière, mais bon je ne suis pas dans la même zone de nave.
Bonjour,
Je me sers régulièrement de mon assy au vent arrière jusqu'à plus de 20 noeuds réels, sans GV, mais avec un bout-dehors de fabrication maison qui se met au vent, ce qui améliore bien les choses.
Il tient très bien ainsi sous pilote. Par exemple en juin dernier entre la Sardaigne et la Tunisie j'ai gardé le spi sous pilote pendant 13 heures d'affilée.
Je navigue souvent plein vent arrière sous pilote avec mon assy sur bout dehors, la grand voile étant établie sur le bord opposé.
Navigant en solitaire, je ne peux gérer un symetrique, alors qu'un assy avec chaussette me convient parfaitement.Je ne comprends pas les détracteurs du spi assy, certainement ceux qui ne le pratique pas.
Sur ma goélette, l'asy a changé ma vie.
C'est vraiment çà qui fait la différence avec le moteur en dessous de 5/6 nds de vent. Mais je l'ai porté jusqu"à 20 nds de vent également, ce qui m'a permis d'établir le record de vitesse de ma lourde barque (presque 10nds).
En raison de la géométrie du gréement de goélette aurique (étai très incliné) l'asy porte très bien au vent AR et je peux le porter en ciseaux avec le génois léger tangonné (voir photos sur mon site).
OUI ! OUI! oui! c'est utile, avec chaussette impérative pour la manoeuvre en solo.
www.goelette-anthea.fr
A quoi ressemble ce bout dehors maison? Merci.
Bonjour
Pour ma part naviguant le plus souvent a deux avec mon épouse je n'utilise que très peu le spi car celle-ci craint de ne pas pouvoir l'affaler seule malgré la chaussette si je pars à l'eau.
Avec un équipage plus étoffé il est certain qu'en méditerranée l'été un spi évite de longues heures de moteur quand le vent est faible.
A noter l'obligation d'amurer le spi sur un bout dehors ou une delphinière. J'ai esssayé de transformer mon tangon en bout dehors en le mettant à plat pont une extremite sur la cadène de bas étai et tenu sur le davier ça marche par tout petit temps mais dès que le vent monte un peu il cintre de façon inquiétante.
Mon bout-dehors est fabriqué à partir d'un mât de planche en carbone.
Sur le pied du mât de planche j'ai adapté un embout de jockey-pole qui me permet de l'enclancher sur la cadène de l'étai larguable, cadène qui est très solide.
Le bout-dehors n'est pas à plat pont, mais il fait un angle de 35° environ avec le pont.
Il n'est pas retenu par une sous-barbe mais par 2 moustaches en dyneema fixées sur le rail de fargue, qui est très costaud sur le romanée : manille + boucle dyneema sur le rail, mousqueton ouvrant wichard sur les moustaches.
A l'extrémité du bout dehors arrivent les deux moustaches, plus une poulie sanglée sur laquelle passe le bout d'amure. Le bout-dehors ne travaille donc pas en flexion mais uniquement en compression.
Le bout-dehors passe au travers du balcon, soit d'un côté soit de l'autre. C'est assez rapide à installer car tout est pré-réglé, mais l'inconvénient est pour changer d'amure car il faut le ré-installer de l'autre côté.
Le bout d'amure passe donc sur la poulie d'extrémité, puis sur une poulie côté cadène, et de là sur un winch. L'amure est donc réglable, ce qui permet de l'adapter au mieux à toutes les allures.
Je ne retrouve pas de photo récente du système (depuis 2005 j'ai eu plusieurs versions). Je continue de chercher et je l'ajouterai au fil.
Tout cela est très intéressant, et me motive pour passer à l'assy. C'est vrai qu'une photo du bout dehors maison serait -même ultérieurement- bienvenue.
Bonjour
Grand largue et vent arrière je préfère quand même le spi symétrique, le bateau a quand même une plus grande stabilité et le SPI porte mieux qu'un assy qui n'est pas taillé pour tenir ce genre d'allure, sauf peut être sur certains gréements particuliers, mais sur un sloop en 9/10 éme l'assy au vent arrière n'est pas aussi efficace qu'un spi classique. L'allure où je trouve l'assymétrique trés efficace c'est le travers par petit temps (10 noeuds). Dans ce cas le spi assy ne fait pas trop giter et le bateau avance bien.
Cordialement
Jusqu'a quelle force de vent portez-vous sur un 40 pieds l'asymétrique? en équipage réduit? avec ou sans chausette ?
j'ai un code zero (spi de pres) a porter jusqu'au travers environ, un asy du travers au grand largue. je regrette un peu de ne pas avoir un spi normal en plus pour le vent arriere mais c'est deja bien complqiué comme ca; donc , en arriere du grand largue je garde l'asy et prend 3 ris dans la GV pour le laisser porter. l'ideal serait peut etre un bout dehors orientable. mais basta, ca va comme ca...
Bonsoir,
Je vais être le premier à avoir un autre avis sur la question posée au départ..., mais je me jette quand même à l'eau...
J'ai eu un spi normal pendant 10 ans en Manche/atlantique et je m'en servais régulièrement, mais à cette époque, j'étais (plus) jeune et j'avais presque toujours des équipiers..
Puis, j'ai eu un spi asy pendant 8 ans en Med et :
- je m'en suis assez peu servi : le temps de l'installer, le vent était tombé,
- ou on sentait que cela n'allait pas cesser de monter,
- ou c'était trop fort pour l'équipage,...
- bref, j'ai moi aussi des souvenir super d'une ou deux traversées, genre 100 MN sous spi...
- mais, la plupart du temps, c'était pour 2 heures maxi.
Ce qui fait que sur mon "nouveau" bateau (2001), j'ai renoncé à en acheter un, d'autant plus que nous naviguons la plupart du temps en couple ou avec des équipiers non formés (et n'ayant pas forcément envie de l'être)...
Depuis que nous sommes basés en mer Egée (2007), et ce hors saison, je regrette encore moins ce choix (de ne pas en avoir) car il est plutôt rare de croiser des bateaux sous spi !
Voilà, juste un témoignage de quelqu'un qui n'est pourtant pas encore totalement retraité !
Bonsoir
Je trouve domage de ne pas avoir de spi, par petit temps en solo c'est faisable et sans danger. Par contre si je devais choisir entre un spi symétrique et un asymétrique, je choisirai sans hésiter le symétrique. Les occasions de le porter sont plus fréquentes
Cordialement
Egalement en mer egée depuis 3 ans et navigant en couple, jene l'ai pas sorti une seule fois,
Par contre, j'ai fais plusieurs semaines sans dérouler le génois et en n'utilisant que l'inter aussi sur un 2ème enrouleur!!!!
Il faut avoir la voile du temps.......
C'est aussi ce que dit ma femme: "Symétriques ou assymétriques, on ne voit pas beaucoup de spi sur l'eau" (navigation en Mediterranée occidentale). Mais peut-être ces bateaux n'en ont-ils pas, ou la paresse de l'envoyer, préférent la "brise volvo"?
Il est souvent possible d'utiliser l'ASY comme un spi symétrique, sur un tangon classique. Il faut seulement qu'il ne soit pas trop plat. Bien sûr, à l'empannage, il faut tout inverser, puisque le bord d'attaque doit changer d'amure. D'ailleurs, les coureurs qui ont un ASY gréé sur un bout-dehors orientable le gardent souvent pour descendre dans le vent : ils amènent le bout-dehors au vent et lâchent de l'écoute et ils ont (presque) un symétrique.
Toutes ces histoires de bout-dehors me chatouillent les méninges, l'idée de l'incliner paraît bonne, on peut utiliser la ferrure du davier pour l'amurer!
Je parle des bout dehors (boute hors?) orientables car j'en ai vu sur des bateaux amis et ca m'a aussi chatouillé les meninges.mais je n'en ai pas. Je me dis aussi que (sur un monocoque) l'angle de traction des drosses de reglage est particulierement mauvais.
quelqu'un a t il l'experience?
Sur le précédent bateau, avec un spi sym coupé assez plat, en l'amurant sur l'avant, nous remontions avec à 55° environ du vent. Un voilier m'a dit que c'est une coupe régate, mais plus difficile à tenir qu'un spi croisière plus creux!
Avez-vous des expériences la dessus. Le sym assez creux sur le nouveau bateau ne permet que le VA et GL. C'est pour cela que nous songeons à l'assy, mais un spi polyvalent serait bien. Avez vous des expériences sur ces sujets?
Merci
pour améliorer l'angle de traction tu peux avoir recours au jockey-pool comme illustré ci après.
http://www.lavoile.com/voile/oct.htm
sans conteste, la chaussette apporte une facilité de montée et descente et une sécurité incomparable. A condition de ne pas prendre une chaussette bas de gamme qui coince au milieu. (la chaussette ATN : sans souci et réguilèrement utilisé pendant des années.)
Merci
Jockey-pole, et non pool.
Pole : poteau (d'où pole-position), et, plus largement, barre de bois ou de métal, piquet.
Pool : bassin (d'où swimming-pool).
Mais cette confusion, qui s'entend à l'oral (poule au lieu de powl) est pratiquée par les plus grands marins.
j'avais toujours entendu poule (pool) , sans doute ai-je toujours cotoyé de grands marin !
mais ce powl (pole) avec la définition que tu en donnes me convient mieux , effectivement.
++
A la demande générale de deux intervenants, voici des photos de mon bout-dehors orientable et amovible. J'ai pris les photos hier au ponton, donc c'est moins sexy qu'avec le spi en situation. Si vous souhaitez plus de détails je reste à votre disposition.
Bonjour à tous
Une question naïve sur l'asy. Est-ce que, si on affale la grand voile, on ne peut pas descendre un peu plus dans le lit du vent, tout en gardant l'asy bien gonflé? On n'est pas gagnant ?? (quitte à le tangoner comme un génois)
Est-il possible, toujours, en ayant affalé la grand voile, de se mettre vent arrière , avec asy et génois en ciseau ??
Merci de vos avis
Cordialement
Didier
Si, et c'est pour ca que j'ai ecris plus haut dans ce post que dans ce cas je prenais 3 ris dans la GV (ce qui est plus facile que d'affaler)
oui affaler la GV tu descend plusdans le vent. Par contre mettre le gégène en ciseau je ne suis pas certain que tu y gagnes d'une part (tu vas perturber les flux dans l'asymétrique) et d'autre part tu vas être obligé de barrer parce que le bateau ne sera pas équilibré.
en fait à la lecture de toutes ces expériences , la nécessité d'un bout dehors déporté , la difficulté de maitrise au largue et vent arrière etc.. je pense que le spi asymétrique n'est pas la solution sur un monocoque.
le spi ( que l'on doit dire maintenant symétrique puisqu'on en a inventé un autre) est bien plus simple de maniement et bien plus efficace.
on peu garder la grand voile établie qui sert justement à envoyer le spi sous son vent et à l'affaler de même , sans chaussette , la chaussette constituant une difficulté supplémentaire.
afin d'éviter le balancement dangereux du tangon lors de l'établissement du spi une astuce consiste à prérègler le tangon et le fixer avec une balancine , une retenue arrière et une retenue avant.
le bras passe alors dans une poulie sur émérillon fixée à la machoire d'extrémité du tangon - ou libre dans la mâchoire (mais là il y a plus d'usure).
le bras positionne l'amure du spi entre l'étai et l'extrémité du tangon. on établit le spi "à l'ombre" de la grand voile.
on borde ensuite le bras pour amener le point d'amure du spi sur la poulie de l'extrémité de tangon. on finit le règlage de l'ensemble et là tu as un spi qui tire mais qui tire...
lorsque le vent est très faible tu peux aussi gréer une écoute en tout petit bout léger pour tirer le max.
bon , j'avais mis ça au point sur mes petits bateaux mais c'est applicable sur de plus grands. je l'ai aussi essayé avec le cap'tain sur un 43 pieds lors d'une traversée comme équipier.
a mon sens ca depend de l'usage de chacun.
perso, je ne suis pas capable d'utiliser le spi symetrique et son tangon en solo, ou alors par mer plate et en mettant 1/2h a chaque manoeuvre, et en priant pour que l'autopilote soit sage
SI bien sur, avec le genois tangonne au vent.
http://www.goelette-anthea.fr
J'hésite un peu car ma méthode ne doit pas etre très accadémique, personne ne l'ayant encore évoquée...
En tout cas, en cas de vent arrière, j'envoi le spi asymétrique, je mets la grand voile en ciseau avec une retenue de bome et je prends un cap plein vent arrière, voire un peu sur la fausse panne.
Pas trop de houle bien sur et à la barre tout le temps, pas laisser le pilote s'occuper de ça.
J'ai fait des dizaines de miles comme ça, principalement entre l'ile d'Yeu et Les sables ou la rochelle et même par vent léger, je n'ai jamais eu de spi déventé. En revanche, à partir de 10 N de vent apparent, il faut etre attentif au cap et surveiller la houle arrière pour anticiper...
Elle n'est peut etre pas academique mais je l'empoie aussi par mer gentille:
la retenue de bome et legerement sur la fausse panne
toujours avec mes ris dans la GV d'ailleurs, mais la, ca ne sert plus a rien...